Les terres glacées du Mount Cook National Park

Après avoir passé plusieurs semaines dans le nord de l’île Sud, j’ai pris la direction du Mount Cook National Park, aussi connu sous son nom maori « Aoraki ». C’est avec une bande de copains que je pars de Christchurch pour un long week-end de Juin. Après trois heures de conduite sur les routes droites, plates et ennuyeuses de la région du Canterbury, nous arrivons presque à Tekapo. La brume s’épaissit, les arbres et la lande sont couverts de gelée. Nous serpentons pendant une heure dans cette atmosphère mystique digne d’un thriller policier.

Arrivée à Tekapo. Malgré le brouillard, le lac tient ses promesses et nous étonne par sa couleur turquoise. Nous nous approchons de la célèbre Church of the Good Shepherd, envahie de touristes qui courent partout frénétiquement pour décrocher le plus beau selfie. Le lieu nous enchante, même si la vue n’est pas au rendez-vous. Nous passons l’après-midi autour du lac à se balader jusqu’à la nuit où le froid commence à se faire sentir. Direction le camping du village où nous allons garer nos vans avant d’aller boire quelques bières au bar d’à côte. Ambiance karaoké à Tekapo ce samedi. La nuit est très froide dans les vans, nous survivons à grands renforts de duvets et de plaids.

Au réveil, la nappe de brume flotte toujours sur le lac. Nous décidons tout de même de prendre la route vers le Mont Cook. On n’y voit rien à 10 mètres. Nous longeons le lac Pukaki dont la couleur turquoise se reflète dans le brouillard qui le surplombe. C’est d’ailleurs le seul indice qui nous permet de savoir qu’il est là, car nous ne le voyons absolument pas. Cette route célèbre est censée offrir une vue imprenable sur la chaîne de montagnes derrière le lac et je suis déçue de ne rien voir. Nous continuons de rouler, peu confiants d’apercevoir le plus haut sommet de Nouvelle Zélande.

Il reste dix minutes de route quand soudain un rayon de soleil commence à percer les nuages. Et c’est la que la magie opère. Le brouillard se dissipe soudainement, laissant apparaître les montagnes, et le Mont Cook face à nous se dévoile timidement. La joie nous envahit. Nous nous garons au début de la randonnée, et sautons tous de joie sur le parking. Le ciel bleu prend la place du brouillard, le soleil brille et il ferait presque bon malgré les -2°C.

Nous attaquons la randonnée qui permet d’accéder au Hooker Lake, qui s’avère d’ailleurs être plutôt une marche qu’une randonnée. Nous empruntons plusieurs ponts suspendus qui permettent de traverser des rivières bleues turquoises qui découlent du Mueller Lake. Le chemin est verglacé et nous tombons plusieurs fois malgré notre vigilance. Les montagnes enneigées nous entourent, et c’est un véritable délice de nous balader au milieu.

Une heure trente plus tard, nous arrivons au Hooker Lake, surplombé par son glacier de 11 km de long et par l’imposant Mont Cook. Le lac est complètement gelé et plusieurs icebergs se sont formés à sa surface. L’activité principale des marcheurs est de lancer des cailloux sur le lac, ce qui produit un son vibrant qui est entendu à plusieurs centaines de mètres. Je suis émue de contempler enfin cette montagne dont j’ai tant rêvé depuis des mois. Le froid est piquant mais donne encore plus de puissance à cet endroit que la glace et la neige rendent hostile, mais tellement beau à la fois.

Après cette journée hors du temps, nous repartons vers Pukaki pour y passer la nuit. Le brouillard nous offre quelques minutes de répit pour apprécier la vue une dernière fois sur la route, avant de retomber et de nous envelopper brutalement pour ne plus nous quitter du reste du week-end.

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